Bande dessinée : “Chaque chose” de Julien Neel

lettre de Madame Ours au père de Julien

Cher Monsieur de la publicité,

Ce matin en dégustant mon bol de soupe,
j'ai vu dans le journal de mon mari la publicité dont vous êtes
l'acteur entre la météo et les nouvelles politiques.

sachez Monsieur qu'en vous voyant avec votre magnifique pelage
bleuet votre tatouage sur le ventre, j'ai été éblouie et me suis sentie
transportée dans ma jeunesse. Je souhaite absolument vous
rencontrer et vous invite à venir chez moi dés qu'il vous en sera possible.
Mon mari est absent toute la semaine et mon petit ours a hâte de
rencontrer votre fils Julien.

Je vous attends avec impatience et curiosité.

Mon bol de soupe, ma chaise et mon lit sont votre. Vous avez fait
intrusion dans mon coeur. Votre visite dans ma maison serait
pour moi un immense plaisir.


       Madame Ours
       Aline - 2nde lycée Théodore Aubanel - Avignon

 


 réponse du père à Madame Ours

Chère madame Ours,

Je viens de lire votre lettre et après plusieurs lectures de vos mots,
je me suis rendu compte avec amusement que vous ne connaissez pas ma véritable identité.
Avez-vous déjà vu un Ours bleu avec un “B” rouge au milieu du ventre,
roulant à l’arrière d’un camion  d’une compagnie de gaz?
En effet, je ne suis pas un ours mais un homme.

je ne saurais par contre pas mécontent de vous rencontrer
pour vous dévoiler ma véritable identité.

       Le faux Ours bleu
       Siméon - 2nde lycée d’Apt-


 

Roman : “Le Chemin des âmes” de Joseph Boyden
 lettre de Xavier à Elijah

Cher Elijah,

Si je t’écris cette lettre c’est que je peux t’en parler oralement à cause des conditions dans lesquelles nous évoluons.
Si nous nous sommes engagés dans cette armée,
c’est pour continuer à chasser comme nous le faisons
quand nous étions enfants.
T’en souviens-tu ?
Quand je  te vois opérer sur le terrain, il m’arrive de penser
qu’il n’y a aucun homme capable de venir à bout de toi mais
comme on dit, la roue tourne alors...
Attention à toi. A l’heure d’aujourd’hui, tu es devenu un des meilleurs
tireurs d’élite de l’armée et ta renommée se fait grande.
Mais je me demande s’il y a du mérite à être un grand tueur...
La guerre est la guerre mais de là à y prendre du plaisir?
Non je ne pense pas que cela soit raisonnable,
ton addiction à cette sale drogue ne fait qu’empirer les choses
et te rend parfois inconscient peut-être même fou ! Le liquide
que je vois te détruire m’horripile mais je ne peux pas te l’interdire,
c’est ton choix, ta vie, ton corps, tu en fais ce que tu veux.... Mais sache que cela me blesse
de te voir ainsi.
Sur ce, je finis ma lettre et t’embrasse comme un frère et espère rentrer avec toi au Canada.
Ton ami de toujours


       Xavier
       Gabriel - 2nde lycée Théodore Aubanel - Avignon

 réponse d’Elijah à Xavier

Xavier,
Enfin je trouve le courage de te répondre, dans un de mes derniers moments
de lucidité.
Je viens de m'injecter cette saloperie, j'ai donc trois ou quatre heures
devant moi avant de resombrer dans la douleur.
La fin de la guerre approche et je te regarde dormir à mes côtés,
d'un sommeil agité, rythmé par les obus et par des cauchemars.
Je vais repartir chasser le Fritz, pour assouvir, encore et encore,
cette soif de sang. Depuis que je suis arrivé sur cette terre de sang,
je me suis fait happé par cette vague de folie. Folie des hommes,
qui sacrifient leur vie, leurs espoirs et leurs rêves, sur ordre pour aller
se faire abattre en face. C'est devenu la logique de cette guerre.
Tuer pour avancer, tuer pour ne pas reculer, tuer pour ne pas être tué.
J'ai suivi ce cycle depuis notre arrivée, et j'en suis arrivé à un point
de non retour, arrivé à un point où tuer devient un plaisir, une pulsion
quotidienne. Je ne sais comment j'en suis arrivé là, mais cette envie
parcourt mon corps, ma chair. Je suis devenu jaloux de toi, toi qui a
réussi à éviter la célébrité macabre et je te regarde chaque jour te
débattre pour échapper à cette folie, alors que tu y coules doucement.
Je ne parviens plus à imaginer la vie après la guerre.
Tu t'en sortiras, tu te réadapteras, comme toujours, mais moi
j'errerai en marge de ce monde, sans âme et rempli de pulsion
qui amèneront ma perte.
J'ai de nouveau envie de repartir tuer les Fritz. Tu les appelles
encore humains, mais je ne parviens plus à les voir autrement
que comme des proies, sans passé ni avenir, lorsque je presse la gâchette.
La propagande et la guerre sont efficaces, je suis devenu une machine humaine, une machine à tuer.
La douleur arrive, la morphine devient inefficace.
Je sombre peu à peu dans la folie, ce sont peut-être mes derniers mots  lucides.
méfie-toi.
La pulsion revient, je dois y aller.

       Elijah
       Léo- 2nde lycée d’Apt-

 

Roman : “Le Cri” de Laurent Graff
 
Je me tiens sur le télépéage,
Je vois les gens passer
Ils vont en vacances car ils ont des valises,
Des enfants et des chaussettes roses et
Quand ils me voient,
Ils me font même un sourire.

Parfois, ils ont moins de 20 ans et
Ils sont seuls à la recherche des mots d'amour
Ou d'autres sont des poètes comme moi.
Un beau poème ou l'amour
C'est la même chose.

Soudain, j'aperçois une femme,
Si j'étais fort comme un chêne,
Je voudrais la porter toute ma vie,
elle est patiente comme une bergère ,
au bord de cette autoroute peu fréquentée.
Elle admire le joli paysage qu'il lui est offert et
Elle le remercie d'un sourire.


       Julie - 2nde lycée Théodore Aubanel - Avignon




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